Vous souhaitez pique-niquer au chaud lors de votre venue à Falaise ? L’Office de Tourisme Falaise – Suisse Normande met à disposition des groupes scolaires une salle entièrement équipée : la salle Pedro Martin.
Qui était Pedro Martin ?
Issu d’une famille espagnole qui avait fui le régime du dictateur Franco, Pedro Martin s’engage très vite dans la Résistance. Arrêté en 1943, il passe deux ans au camp de Sachsenhausen.
Chez Pedro Martin, la Résistance est un héritage familial. Tandis que ses parents, réfractaires au régime totalitaire de Franco se réfugiaient en France, ses cousins s’engageaient dans les Brigades internationales pour sauver la République espagnole… Alors en 1939, lorsque la guerre éclate en France, le combat clandestin commence aussi pour lui.
Il a alors quinze ans lorsque son cousin le recrute au sein de la Résistance. Il commence par distribuer des tracts. Puis, viennent les premières actions : vol de matériel militaire, surveillance, renseignement…
« On savait que si on se faisait prendre, cela aurait des conséquences énormes. La plus grande peur, c’était de voir nos parents se faire fusiller à cause de nous. »
Arrestation et déportation vers Sachsenhausen
Vers la mi-mars 1943, il participe à une mission de renseignement sur un convoi de camions allemands stationnés au pont du Bourget. Le groupe de quatre jeunes gens prend l’initiative de saboter les réservoirs de certains véhicules. Mais l’un d’entre eux est capturé.
De retour au domicile familial, Pedro Martin qui avait pris la décision de s’évader de France par l’Espagne, est arrêté par deux inspecteurs chargés d’enquêter sur ses actions et celles de ses camarades de combat. Il subit, pendant cinq jours, les violents interrogatoires de la Gestapo qui lui brise la mâchoire et le crâne.
Fin mars, enchaîné à un camarade, il est dirigé en fourgon vers Compiègne puis, le 28 avril 1943, il est déporté vers le camp de Sachsenhausen. Là-bas, il faut se battre. Pas seulement pour survivre, mais aussi pour garder son humanité.
En juin 1944, Pedro Martin et ses compagnons apprennent l’approche du Débarquement des Alliés par des civils travaillant dans le camp. La fin est proche, pensent-ils. Il leur faudra attendre le soir du 22 avril 1945 pour voir la porte du camp sauter dans un terrible vacarme. Face à eux, un soldat soviétique.
« Il a posé sa mitraillette, et il a pleuré comme un gosse quand il a vu les squelettes qui arrivaient. J’y suis allé, moi aussi, je me suis traîné jusqu’à lui et on s’est embrassé. C’était un môme, il avait peut-être mon âge. »
Un retour difficile en France et un fort engagement pour perpétuer le devoir de mémoire
Ne pouvant pas être rapatrié en raison de son état de santé trop préoccupant, il reste encore deux longs mois avant de pouvoir regagner la France.
Rapatrié en France par un vol sanitaire le 21 juin 1945, Pedro Martin, en très mauvaise santé, est hospitalisé pendant sept mois.
À peine sorti de l’hôpital, il accepte de suivre une délégation au Danemark pour témoigner et faire éclater la vérité aux yeux du monde. C’est seulement après avoir accompli ce “devoir de mémoire” qu’il retourne chez lui, à Aubervilliers, où ses proches le croient mort. Pedro Martin a alors 22 ans, et tente de reprendre le cours de sa vie.
Pedro Martin s’est investi très tôt au sein des associations de la Résistance et de la déportation : amicale de Sachsenhausen Oranienburg, Union départementale du Calvados des combattants volontaires de la Résistance et section départementale du Calvados de la Fédération nationale des déportés internés résistants et patriotes. Il devient le Président de l’association départementale des déportés et internés résistants et politiques et familles de disparus en octobre 2007 et le Président de l’association du Calvados pour l’animation et la promotion du concours national de la Résistance et de la déportation le 29 septembre 2008.
Très présent dans les manifestations commémoratives organisées au sein du département du Calvados, il se montre toujours prêt à apporter son témoignage auprès des jeunes générations et s’implique fortement dans l’organisation des épreuves du Concours national de la Résistance et de la déportation dans le Calvados.
« Nous sommes des messagers de la mémoire. On doit renseigner les jeunes. Quand on était au camp, les uns les autres, on s’était dit qu’il fallait qu’on tienne le coup, pour raconter ce que ces assassins nous ont fait. Aujourd’hui quand on constate la situation de notre pays, on se dit ce n’est pas ça qu’on voulait. Mais malgré tout, quand on voit les jeunes, on se dit qu’il faut continuer. Résister se conjugue toujours au présent. Alors allez-y les gars. »
En 2014, il publie aux Cahiers du Temps, un recueil d’entretiens intitulé « C’était la nuit ».
Décorations
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Commandeur de l’Ordre des Palmes académiques
- Croix du Combattant volontaire de la Résistance
- Croix du Combattant
- Médaille de la déportation et de l’internement
- Médaille de reconnaissance de la Nation
- Médaille commémorative 1939-1945
- Médaille d’or de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre
Source : Préfecture du Calvados
Mise à disposition de la salle Pedro Martin :
Capacité : 60 personnes
Tarif : 25€ par établissement
Renseignements et réservations auprès de l’Office de Tourisme